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Photo du rédacteurPhilippe VINCENT

Mettre en place et mesurer une culture de sécurité industrielle

L’importance d’une culture partagée pour la maîtrise des risques majeurs et les axes d’amélioration pour renforcer la sécurité.



Comprendre la culture de sécurité

La culture de sécurité est un ensemble de manières de faire et de penser largement partagées par les membres d’une organisation concernant la maîtrise des risques significatifs liés à ses activités. Elle se manifeste à travers des comportements observables (pratiques, procédures) et des valeurs sous-jacentes (croyances, perceptions). Cette culture est influencée par la culture organisationnelle globale, qui englobe les normes, les valeurs et les pratiques communes au sein de l’entreprise. Ainsi, la manière dont une organisation perçoit et gère la sécurité est profondément enracinée dans sa culture interne.


Partager une vision des risques les plus importants

Il est essentiel que tous les acteurs de l’organisation partagent une compréhension commune des risques les plus graves. Cette conscience partagée permet de concentrer les efforts de prévention sur les dangers susceptibles d’avoir les conséquences les plus sévères, tels que les accidents majeurs ou mortels. Une telle approche garantit que la sécurité est intégrée dans les décisions quotidiennes et que les ressources sont allouées de manière efficace pour prévenir les incidents les plus critiques.


Agir sur les performances en sécurité grâce à trois piliers

La performance en matière de sécurité repose sur trois piliers fondamentaux :

1. La sécurité technique : Assurer la fiabilité des équipements et des installations pour prévenir les défaillances matérielles.

2. Les systèmes de management de la sécurité (SMS) : Établir des procédures, des règles et des processus clairs pour encadrer les activités et garantir une gestion efficace de la sécurité.

3. Les facteurs humains et organisationnels (FHO) : Prendre en compte les comportements individuels, les interactions sociales et les structures organisationnelles qui influencent la sécurité au quotidien.


Une attention équilibrée à ces trois piliers permet de créer un environnement où la sécurité est intégrée dans toutes les dimensions de l’organisation.


Impliquer le management et les acteurs de terrain

Le développement d’une culture de sécurité solide nécessite l’engagement actif de tous les niveaux de l’organisation. Le management doit démontrer un leadership fort en matière de sécurité, en incarnant les valeurs et les comportements attendus. Parallèlement, les employés sur le terrain doivent être impliqués dans les processus de sécurité, encouragés à signaler les incidents et à proposer des améliorations. Cette collaboration renforce la confiance et favorise une culture où la sécurité est une responsabilité partagée.


Trouver l’équilibre entre sécurité réglée et sécurité gérée

Il est crucial de trouver un équilibre entre la sécurité réglée (basée sur des procédures strictes) et la sécurité gérée (fondée sur la flexibilité et l’adaptation). Une approche trop rigide peut limiter la capacité d’adaptation face à des situations imprévues, tandis qu’une approche trop flexible peut entraîner une incohérence dans l’application des normes de sécurité. L’objectif est de développer une culture flexible qui permet aux employés de s’adapter tout en respectant les principes fondamentaux de la sécurité.


Évaluer la culture de sécurité

L’évaluation de la culture de sécurité est une étape cruciale pour identifier les forces et les faiblesses de l’organisation en matière de sécurité. Cette évaluation doit être participative, impliquant diverses parties prenantes pour obtenir une vision complète. Les résultats servent de base à un projet de changement à long terme, visant à transformer en profondeur les dimensions organisationnelles et les modes de management pour renforcer la culture de sécurité.


Fixer l’ambition : sept attributs pour une culture de sécurité intégrée

Une culture de sécurité performante se caractérise par sept attributs principaux :

1. Conscience partagée des risques les plus importants : Tous les membres de l’organisation reconnaissent et comprennent les risques majeurs.

2. Attention permanente aux trois piliers de la sécurité : Une vigilance constante est maintenue sur les aspects techniques, les systèmes de management et les facteurs humains.

3. Équilibre entre sécurité réglée et gérée : L’organisation sait quand appliquer des règles strictes et quand permettre une flexibilité adaptée.

4. Mobilisation de tous les acteurs : Chaque individu, du management aux employés de terrain, est engagé dans la promotion de la sécurité.

5. Leadership du management et implication des salariés : Les leaders montrent l’exemple et les salariés participent activement aux initiatives de sécurité.

6. Culture de la transparence : Les informations sur la sécurité sont partagées ouvertement, favorisant la confiance et l’apprentissage.

7. Culture interrogative : L’organisation encourage le questionnement et l’amélioration continue des pratiques de sécurité.


Améliorer la sécurité pour toute l’organisation

L’amélioration de la culture de sécurité a des répercussions positives au-delà de la simple prévention des accidents. Elle conduit à une meilleure performance globale de l’organisation, en renforçant la qualité des produits ou services, en améliorant les conditions de travail et en favorisant l’innovation. En plaçant la sécurité au cœur de ses préoccupations, une organisation peut créer un environnement de travail plus sain et plus productif.


Conclusion

En conclusion, la culture de sécurité ne se décrète pas, mais se construit et s’éprouve quotidiennement à travers les discours et les actes. Elle reflète la place que la culture organisationnelle accorde à la sécurité dans toutes les décisions, tous les services, tous les métiers et à tous les niveaux hiérarchiques. Ainsi, améliorer la culture de sécurité revient à renforcer les fondamentaux et les performances globales de l’organisation.


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